Cassez, Laëtitia, MAM : Sarkozy désavoué, humilié, bafoué.

Publié le par ventlibertaire33.over-blog.com

Quelle journée ! Sarkozy parlait réindustrialisation des territoires près du Chateau de Montmirail. Il promit même de supprimer l'Impôt de Solidarité sur la Fortune. Mais l'attention était ailleurs. On commenta surtout son échec cinglant dans l'affaire Cassez. Quelques heures plus tôt, le fameux rapport de l'inspection générale des services judiciaires minimisait la thèse sarkozyenne de graves dysfonctionnements dans l'affaire Laëtitia. Et tandis sa ministre des affaires étrangères répondait à des députés sur la crise franco-mexicaine, le Canard Enchaîné lâchait une nouvelle bombe : ses parents faisaient des affaires avec l'homme d'affaires Aziz Miled pendant son séjour à Noël en Tunisie.

Désavoué, humilié, bafoué... le candidat Sarkozy ...

Laëtitia : Sarkozy désavoué
Le gouvernement Sarkozy a reçu le même jour un rapport de l'inspection générale des services judiciares  qui minimise la thèse de dysfonctionnements dans la chaîne pénale sur le cas de Toni Meilhon, le suspect principal de l'affaire Laëtitia. Les « carences », pour reprendre le terme employé par le Garde des Sceaux, sont réels mais rien qui ne justifie des sanctions dans la magistrature ou la police. On a d'ailleurs du mal à voir qui pourrait être convaincu qu'elles seraient la cause de l'horrible meurtre de la jeune de Pornic.

Pour Sarkozy, qu'importe, il fallait des dysfonctionnements pour excuser ses propres débordements des 15 derniers jours. Il sera bien déçu. Les inspecteurs ont relevé une « absence de liaison » entre conseillers d'insertion pendant et après la prison, des critères d'affectations des dossiers de suivi mal priorisés, « l'absence de réactivité de la hiérarchie », « des charges de travail lourdes » , et l'absence de mise en œuvre du sursis de mise à l'épreuve de Toni Meilhon.

Mardi 15 février, le ministre de l'Intérieur a rapidement précisé qu'il n'y avait pas de « fautes personnelles » dans la police, mais un « défaut de transmission d'information » entre services. Le Garde des Sceaux a fait de même avec les magistrats, en leur assurant que les enquêtes ne justifiaient aucune sanction. Reste la gendarmerie, dont on attend le rapport, et le service pénitentiaire d'insertion et de probation de Nantes pourrait faire les frais d'une sanction.

Cassez : Sarkozy humilié
Lundi, Nicolas Sarkozy a été humilié dans l'affaire Florence Cassez.Jeudi derbier , alors qu'il se démenait pour convaincre 9 Français sur TF1, la jeune compatriote fut déboutée de son pourvoi en cassation par la justice mexicaine. Condamnée au Mexique à soixante ans de prison pour complicité d'enlèvements, elle attendait un soutien officiel de la France. Tout le weekend, des appels au boycott de l'année du Mexique qui débute en France cette année, ont été lancés, notamment du parti socialiste. « Il est impensable de fêter le Mexique tant qu'elle sera là-bas »a declaré la propre mère de florence Cassez. .

Sarkozy attendit lundi pour recevoir la famille. Face à la décision de la justice mexicaine, il avait deux options : la fermeté, c'est-à-dire la pression diplomatique et surtout publique. Ou la négociation en coulisses agrémentée de propos publics calmes et responsables marquant quand même une déception. Sarkozy tenta une troisième voie, vouée à l'échec, un mélange de fermeté et de concessions, de maladresses et d'arrogance qui (1) répondait à des impératifs à la fois commerciaux et électoraux, ou (2) témoignait d'une incompétence crasse qui finit par devenir inquiétante.

Malheureusement, on a trop l'habitude de ses postures quand la France est prise à partie, pour être surpris parce  gâchis final. Sans surprise fut également la réaction des autorités mexicaines.

Sarkozy ne voulait pas qu'on annule le programme des festivités. Ces exercices de célébration mutuelle sont bonnes pour le tourisme et le commerce. En quelques minutes, il convainquit les proches de Florence Cassez. Lundi soir, devant la caméra d'Elysée.fr, il prend 6 minutes et 41 secondes pour délivrer la réaction officielle de la France, avec 4 jours de retard : « voilà ce que nous avons décidé en plein accord avec Florence et avec les parents de Florence. »

D'abord, il refuse l'annulation de l'année France/Mexique, au motif qu'elle serait insultante pour le peuple mexicain :  « Ce que nous voulons faire comprendre, c'est que le peuple français est ami du peuple mexicain. Et je veux dire au peuple mexicain que nous sommes leurs amis, que nous admirons leur culture, que nous nous sentons proches de leur pays, que nous partageons leurs valeurs. Que dans cette affaire nous faisons la différence entre le peuple mexicain qui est un peuple profondément ami de la France, et l'attitude de certains dirigeants mexicains. C'est ce qui me conduit à maintenir, en accord avec Florence Cassez, l'année France/Mexique. La supprimer serait une offense au peuple mexicain. » L'argument est spécieux. L'année France/Mexique était une opération protocolaire, officielle, organisée sous l'égide des deux gouvernements. Rien à voir avec un mouvement populaire et civil dont l'annulation aurait soulevé des foules.

Deuxièmement, pour paraître ferme, Sarkozy promet le pire des affronts: « Je souhaite en tant que chef de l'Etat dédier l'année France-Mexique à Florence Cassez , et je demande donc le maintien de toutes les manifestations et que chaque officiel qui aura l'occasion de prendre la parole au cours de ces manifestations commence par parler de Florence Cassez, de sa situation, afin qu'on ne l'oublie pas. » Il réclame d'ailleurs à sa ministre des affaires étrangères de lui réserver la première inauguration « d'ampleur »... pour « parler de Florence ». Espérait-il que le gouvernement mexicain laisse faire sans broncher ? Le soir meme , le ministère des affaires étrangères mexicain indiquait : « la lumière des déclarations du président Sarkozy, le gouvernement du Mexique considère que n'existent pas les conditions pour que l'Année du Mexique en France soit menée à bien de manière appropriée et que soit mis en œuvre l'objectif pour lequel elle avait été conçue. (...) malheureusement, le gouvernement du Mexique ne sera pas dans la possibilité de participer à ses activités »

Troisièmement, Sarkozy réclame officiellement le transfèrement de la jeune Française en France afin qu'elle y purge sa peine. Espérait-il obtenir satisfaction ? Ensuite, il menace à mots couverts les autorités mexicaines, en leur demandant de veiller à la santé et la sécurité de Florence Cassez : « Encore une fois, je fais confiance à la grande démocratie mexicaine. Je voudrais que chacun comprenne, et ce sont mes derniers mots, que, dans cette affaire, nous ne voulons bafouer personne. Nous respectons les procédures même si il y a beaucoup à dire sur ces procédures. » Enfin, il faut qu'il prouve qu'il s'investit personnellement : tel un Poutine de pacotille, il prévient qu'il publiera une tribune dans la presse locale. Pas question d'une interview contradictoire : « J'aurai d'ailleurs l'occasion de m'exprimer bientôt dans la presse mexicaine pour que la position de la France soit bien comprise, sous la forme d'une tribune que j'adresserai aux journaux mexicains. » Et à celles et ceux qui réclament le boycott de l'année France/Mexique, Sarkozy conclue d'une phrase : « ne confondez pas le peuple mexicain et certains de ses dirigeants. »

Au final, quelle habileté diplomatique ! En matière de négociation, il y a toujours une limite, un point de non-retour au-delà duquel la partie adverse devient ennemie, et la négociation un duel au soleil. Sarkozy l'oublie trop souvent. Au moins qu'il ait agi exprès.

MAM : Sarkozy bafoué
Il doit être en rage. Ce mercredi, le Canard Enchaîné ajoute une nouvelle pierre à l'affaire MAM. Alors que la ministre des Affaires étrangères et son ministre de compagnon Patrick Ollier voyageaient en jet privé gracieusement mais par hasard, ses propres parents, âgés de 92 et 94 ans, rachetaient des parts de d'une société du généreux propriétaire du dudit jet. Incroyable ! Le hasard est formidable !

La ministre défendait l'échec de son patron dans l'affaire Florence Cassez à l'Assemblée nationale quand la nouvelle tomba. Certains privilégiés ont toujours les révélations les plus croustillantes du Canard avant les autres. L'AFP se fendit d'une dépêche. 

La vente aurait eu lieu, d'après Le Canard enchaîné, le 30 décembre 2010, à l'hôtel Sentido Beach à Tabarka: l'ami Aziz et son fils Karim auraient cédé toutes leurs parts de la société civile immobilière (SCI) Ikram (dont les parents de MAM détenaient déjà 13%) à Bernard et Renée Marie, en présence d'employés de la commune de Tabarka. L'hebdomadaire satirique précise que la ministre était alors présente dans l'hôtel.

Le porte-parole du ministere des A E  n'a pas nié les faits : « Les éventuelles transactions de ses parents ne concernent en rien Michèle Alliot-Marie et elle n'a pas à les commenter ». La ministre ajouta, : « leur vie privée leur appartient. Les acquisitions qu’ils effectuent pour eux-mêmes ne concernent qu’eux, et personne d’autre. »
Quelques heures plus tard, mardi soir, le père de la ministre vint au secours de sa fille sur  : tout ceci n'était qu'un hasard ! « Ma femme et moi sommes les seuls responsables de cette affaire-là » .

Quelle défense !

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